LOUKI STREET

PIERRE LOUKI – auteur – compositeur – interprète – écrivain – comédien

Bonjour à tous.
Patrick Clémence, initiateur de ce site consacré à Pierre Louki, nous a quittés le vendredi 26 octobre 2012.

Voici un bel hommage posté par Jérémy Gallet (merci à lui !) qui résume assez bien les choses…

Aux crétins de circonstance, on dit volontiers « Passe-moi le sel » ou « Passe-moi le poivre ». Mais à Patrick Clémence, on ne parlait pas de la même façon. On le suppliait : « Passe-moi le Louki ou le Tachan ». Et parfois, on avait juste à se baisser. Il nous approvisionnait. Ainsi était Patrick. Jusqu’au bout, profitant des moyens qu’offre la technologie, il a fait connaître ceux qu’il aimait et dont il a rejoint la joyeuse cohorte. En plein automne. Trente-et-un an après son Sétois préféré. On cherche toujours ce bistrot que chante Renaud, où Fallet, Brassens, Gainsbourg, Ferré et Clémence se saoulent sans vergogne, puisqu’ils sont d’heureux fantômes et qu’ils n’ont plus rien à craindre pour leur santé. Ici-bas, nous nous perdons en conjectures et nous sommes condamnés à des formules.

Alors voilà. Maintenant qu’il tutoie les étoiles, on a au moins une certitude : même dans l’éternité, Patrick continue d’être familier, de nous être familier. Pour ceux qui ne l’ont pas beaucoup vu, il sera juste un peu plus loin qu’auparavant. Mais à peine. En tout cas bien moins que les fâcheux qui nous dérangent et n’ont même pas le bonheur d’être artistes, eux.

Pour découvrir ou redécouvrir Patrick Clémence, vous pouvez visiter son site : www.patrickclemence.fr

Pierre Louki – 1920 – 2006

Biographie

Il aime les arbres, tous les arbres, oui mais il n’aime pas les cons.
Il n’aime pas les cons parce qu’on ne peut pas aimer tout le monde.
Il a un faible pour les ânes parce qu’il aime les chevaux
Et pour lui l’âne est un cheval qui n’a pas réussi.
Il croit qu’à notre époque l’humour hélas est une infirmité.
Il ne sait pas bien ce qu’il veut mais le veut avec volonté.
Il pense que tout est à refaire, tout et lui même au demeurant
Mais pour le refaire rien à faire, c’est trop tard faute de parents.
Il rêve de la préhistoire, alors il eût aimé chanter
Car son tour de chant eût été en ce temps-là très avant-garde
Il rit souvent quand il est triste mais peut pleurer sans être gai.
Il s’ennuie mais ça l’ennuierait de ne pas s’ennuyer.
Il est auteur et interprète mais prétend que c’est une erreur.
Il a moins de voix que de jambes, il est  plus coureur que chanteur
Et c’est quand il court et qu’il tourne qu’il est le roi des 33 tours.
Car pour lui courir dans les champs, c’est mieux que chanter dans les cours.
Il n’est pas très beau mais y a pire il n’est pas très laid mais y a mieux.
Beaucoup de gens le trouvent bizarre mais lui les trouvent bizarres eux.
Il a quelques bons souvenirs et comme il voit la vie en noir,
Ses souvenirs les plus notoires sont ses trous de mémoire.
Il est le seul de sa famille à ne pas être professeur
Mais lui il s’en prend aux adultes et pas aux enfants comme ses soeurs.
Il ne se plait que solitaire oui mais quand il est sans public
Une exception il veut bien faire en criant : « La foule c’est chic ! »
Il aime les arbres, tous les arbres, oui mais il n’aime pas les cons.
Il n’aime pas les cons parce qu’on ne peut pas aimer tout le monde.

Chansons clandestines

 

Pierre Louki (né Pierre Varennele 25 juillet 1920 et décédé le 21 décembre 2006), est un comédien et chanteur français. Fils de Georges Varenne, instituteur communiste de l’Yonne mort en déportation à Auschwitz (voir sa biographie dans le Maitron).

Maquisard, horloger, il pratiquait le théâtre à Auxerre avant de monter à Paris au début des années cinquante.

Il fut d’abord comédien, rencontrant à Paris Roger Blin et Jean-Louis Barrault dans les années 1950. C’est ainsi qu’il joua dans En attendant Godot, mis en scène par Roger Blin. Parallèlement, il écrivit des chansons, et se fit connaître dès 1954 avec La môme aux boutons, chantée par Lucette Raillat.

On lui doit quelque 200 chansons, interprétées par lui-même, mais surtout par Lucette Raillat, Catherine Sauvage, Francesca Solleville, Isabelle Aubret, Les Frères Jacques, Juliette Gréco, Jean Ferrat, Philippe Clay, Colette Renard, Annie Cordy… Il fut un ami de Georges Brassens qui lui composa d’ailleurs quelques musiques.

Son style, poétique et farfelu évoque Boby Lapointe.

Il a reçu le prix de l’Académie Charles-Cros en 1972, et en 1999, la SACEM lui décerna son prix André-Didier Mauprey.

Pierre Louki se fit également connaître comme auteur et interprète de pièces de théâtre, créées sur scène ou radio-diffusées par France-Culture. À la télévision, il a participé à de nombreuses émissions de Jean-Christophe Averty. Il est également l’auteur de nombreux livres pour enfants. Il raconte dans Quelques confidences les faits marquants de sa vie.Editions Christian Pirot. septembre 2006

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